16 HorsePower (et Bertrand Cantat)

Hoarse

 1. American wheeze  
 2. Black soul choir  
 3. Bad moon risin  
 4. Low estate  
 5. For heaven' s sake  
 6. Black lung  
 7. Horse head  
 8. South pennsylvaniawaltz  
 9. Brimstone rock  
 10. Fire spirit  
 11. Day of the lords  

 

Hoarse

La musique de 16 Horsepower n'a jamais été, depuis leurs débuts, affadie ou détournée par des artifices de studio. Trop purs, trop intègres pour se laisser aller à ces travers, le groupe de David Eugene Edwards n'avait pourtant jamais atteint sur disque l'intensité qu'il est capable de livrer sur scène. Cette alchirnie secrète, ce son tendu et roots à la fois, ces ambiances sombres, nerveuses et lourdes qui sont la véritable signature du groupe (on a cru un temps que les Brandos s'en appro- chaient, mais non ... ) sont enfin mis en lumière sur ce disque live puissant et cohérent.

Ne voulant pas faire le tri entre banjo, violon, accordéon et slide, 16 Horsepower balance sans trop réf léchir tout le jus contenu dans 'Black Soul Choir", "For Heavens Sake" ou "Low Estate" et nous gratifie au passage de trois reprises qui font juste allé- geance aux grands frères spirituels. Manque juste les Doors à l'appel : le "Bad Moon Risin" de Creedence retourne se vautrer dans la boue et le malsain, c'est-à-dire d'où il vient, Bertrand Cantat de Noir Dez vient bra- mer comme un démon sur une relectu- re brutale et âpre du "Fire Spirit' de Gun Club, et l'album se clôt par une version hantée de 'Day of The Lords' de Joy Division.

Le tour d'horizon est complet : rock, swamp, cold, blues et frissons garantis. Une musique qui pourrait se la jouer hautaine, lettrée et emphatique, mais qui choisit le seul terrain viable : la force et l'honnêteté, la fièvre et la transparence. Même nu, ce paysage a encore du charme. Vénéneux...

Éric Supparo - Rock Sound mai 2001

 

Ce soir aux Hespérides : 16 horsepower se cabre

Pour le chanteur David Eugène Edwards, le combat entre l’archange Gabriel et le démon n’est pas terminé. Le leader mystique des 16 Horsepower continue d’en chanter les péripéties sur fond de bandonéon et de folk rock décharné. Le groupe de Denver est ce soir au fin fond du pays Pagan

David Eugène Edwards, le chanteur des 16 Horsepower. (Photo C. Prigent)

 

Dans le film « Sans Retour » du réalisateur Walter Hill, une bande de soldats réservistes s’égaraient pour le pire dans les bayous du vieux Sud Américain. C’est un peu ça, la musique des 16 horsepower. Basse, guitare acérée, banjo et accordéon s’accordent dans une gigue incantatoire vous emportant vers de labyrinthiques tourments chantés par David Eugène Edwards. Ce petit fils de prédicateur est tombé de Charybde en Scylla grâce au rock’n roll. En 1992, à Denver, il fonde son groupe, « 16 horsepower », dont le mélange country rock nerveux, entre Violent Femmes, Gun Club et Nick Cave, trouve rapidement son public, particulièrement en Europe (ceci amenant cela, ils ont, depuis, rejoint le label allemand Glitterhouse). Une raison parmi d’autres : 16 horsepower est composé de deux musiciens français, ex-membres de Passion Fodder, le groupe de Théo Hakola. Au gré des tournées, les Franco-Américains se sont forgés une solide réputation en France, se liant avec Bertrand Cantat, leader de Noir Désir (qui chante sur leur second album). David Eugène Edwards fera aussi une apparition sur le deuxième album de Louise Attaque, « Comme on a dit ».
Fort de trois opus et d’un tout nouvel album live, « Hoarse », les broncos du rock repartent dans une tournée qui passe par Plounéour-Trez ce soir.
(*) 90 F. Aux Hespérides à partir de 20 h (première partie : Lazzi).

Thierry Charpentier - Le Télégramme