Tous unis pour le Tibet !Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer dans ces pages la sortie de la compilation "Tibet Libre, hommage à 50 ans dé résistance non-violente". Pour marquer l'événement a eu lieu le 8 mars dernier au siège de Sony Music à Paris une conférence de presse ayant pour objet de préciser les motivations des organisateurs (l'association Solidarité Tibet) et des participants (certains artistes s'étant déplacés pour l'occasion) à l'origine du projet. Était également nécessaire et bienvenue une petite mise au point sur la situation du Tibet et son contexte politique et historique, qui mérite toute l'attention qu'on peut lui accorder. Prenant la parole tour à tour, des membres de Silrnarils, Tryo, Blankass ou Mister Gang, ont ainsi pu faire part de ce qui les a poussés à participer à la compile, la règle du jeu ayant été de composer un morceau inédit spécialement pour le disque ayant pour thème la résistance non-violente du peuple tibétain face à l'occupation chinoise.
La mobilisation des milieux artistiques occidentaux autour de cette cause ne date certes pas d'hier, mais un tel rassemblement d'artistes français (des photographes, écrivains et dessinateurs ont en effet aussi apporté leur pierre à l'édifice, à savoir un très beau et riche livret vendu avec le disque) est un événement sans précédent dont le mérite revient entièrement aux militants de l'association ,Solidarité Tibet, également animateurs de cette conférence, qui ont eu la bonne idée d'y convier non seulement les moines de Gyuto, à savoir trois des 80 réfugiés politiques tibétains accueillis sur le sol français qui ont pu témoigner de leur gratitude envers l'intérêt porté à leur cause, mais aussi le représentant officiel du Dalai Lama en France, M. Wang Po Bashi. Celui-ci a pu apporter quelques renseignements sur la situation concrète de son pays: le gouvernement de Pékin y poursuit sa politique d'assimilation forcée entamée lors de l'annexion du Tibet en 1949 (envoi massif de colons chinois désormais plus nombreux que les Tibétains sur leur propre territoire, interdiction de pratiquer la religion traditionnelle du pays, sinisation de la culture à tous les niveaux, jusqu'à l'accent des présentateurs de télé- vision qui sont tenus de parler le tibétain avec l'accent pékinois, etc.) à laquelle les quelques millions de Tibétains résistent pacifiquement, parce qu'ils n'ont pas les moyens de lutter, mais aussi parce que la violence ne fait pas partie de leur culture, un concept bien exotique pour nous autres Occidentaux habitués à cogner notre voisin en cas de désaccord.
Rock Sound - Mai 2001 |
