Des armes, des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme meme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
des qui vous font rêver très tard dans les lectures
et qui mettent la poésie dans les discours

des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme

Tout d'abord, comment vous dire, est ce une chanson de passage, ou un prémisse au prochaine album. Et surtout est ce là la nouvelle facette de Noir Désir ou bien un moment d'égarement, d'expérience.

En effet le son de ce morceau est inhabituel. La voix du chanteur, Bertrand Cantat, est tout simplement remarquable, un ton comme l'avait Léo ferrer, des cris comme il les faits si bien au sein d'Akosh S Unit et des murmures comme ceux de Douze rêves avec Denez Prigent.

Pour le reste, le son du batteur, Denis Barthe, a évolué, il est plus archaïque, mais paradoxalement aussi plus perfectionné, un son frappant, grave parfois massif.

Le bassiste Jean Paul Roy assure quant à lui une ligne de basse dynamique et sombre, dans le ton de la chanson.

Le petite révolution vient de Serge Teyssot Gay. En effet le "guitariste" du groupe n'utilise pas, hélas, son bel engin lors de cette prestation. Il se consacre au synthétiseur, aux sons synthétiques. Pour certain il s'agit d'une grande déception, pour d'autre d'une évolution en douceur et acceptable.

La musique qui accompagne se splendide texte inédit de Léo Ferrer est donc unique, elle ouvre de nouvelle perpectives pour le prochaine album. Comme le disait le Serge Teyssot Gay: "Si on va au bout de nos idées, ça sera vraiment différent".

Enfin parlons de ce textes inédit de Léo Ferré. Car c'est bien lui le plus important. Un textes sublime ("Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme") que je vous laisse analyser, écouter, puis secrètement murmurer de l'aube au crépuscule.

Noir Désir rend donc ici un fabuleuse hommage au poète qu'était Léo Ferré.

Signalons finalement que ce titre inédit fait partie d'une compile où des groupes plus ou moins connus mettent en musiques des poètes contemporains. Enfin la compile porte le nom étrange de "Quai 213". Avis aux amateurs.

hobiben