A.C. Johnson

Chat du 03/10/2001 sur www.canalchat.com

Bonjour à toutes et à tous, nous sommes très heureux de recevoir Akosh.
Akosh : Bonjour, tout le monde.

Romain : comment vas-tu Akosh ?
Akosh : Salut romain ça va ma foi ça va.

Romain : Avant toute chose j'aimerais te dire un grand bravo pour le concert que tu as donné il y a quelque temps à la Villette (Paris) :-) C'était vraiment excellent
Akosh : Merci.

Fouquets : C’est quoi Akosh S. Unit ?
Akosh : C'est le nom de mon groupe à géométrie variable.


Roxana : Tu as été à Toulouse avec Noir Désir ?
Akosh : Oui j'y étais. Mais j'aime pas trop en parler parce que c'était pas un bon concert.

Aude86 : Pourquoi dis-tu que ce n'était pas un bon concert à Toulouse ?
Akosh : Parce que c'était pas un bon concert. C'était un peu décousu. Je crois qu'il faudrait passer à autre chose.

Vera : Comment as-tu rencontré Bertrand Cantat ?
Akosh : Dans la vie privée. Et on est devenus amis sans connaître l'activité de l'autre. Après ça s'est épaissi à partir du moment où on s'est entendu. D'où toutes ces multiples collaborations.

Kalua : Depuis combien de temps tu connais Noir Désir ?
Akosh : 5, 6 ans.

Bug : Quand tu décides de collaborer avec Noir Désir, tu penses aussi que cela va te permettre de te faire connaître ? C'est un bon coup de pub, non ?
Akosh : Va te faire foutre.

Vera : Tu vas aller sur scène avec Noirdez ?
Akosh :Oui. On continue.

Romain : Est-ce que ta musique a évolué grâce à la rencontre avec Noir Désir ?
Akosh : Je ne parlerai pas d'évolution, peut-être des changements imperceptibles sinon le fait que des gens comme Bertrand (y'en a d'autres) font forcément bouger les choses. Et c'est tant mieux.

Roxana : J'ai des photos de toi et de Noir Désir à Pepsi Sziget, comment je peux te les envoyer ?
Akosh : Chez Modèle Rouge, 74 rue des Martyrs.

Roxana : Qui a eu l'idée de ta participation avec Bertrand sur la compile "Tibet Libre" ?
Akosh : Moi. C'est mon morceau, et après c'est Bertrand qui s'est greffé dessus. En sachant que c'est bon pour la cause par le fait qu'il soit connu. Mais moi avant tout je voulais faire quelque chose d’encore différent, qu’au sein de mon groupe, ou de Noir Désir avec mon ami qui est un grand talent.

Barkos : Quels sont tes artistes de jazz préférés ?
Akosh : Albert Ayler, Ornette Coleman, Shepp, Lacy… En sachant que pour moi ce ne sont pas des musiciens de jazz mais des musiciens tout court.

Branquignole : Qui est Albert Ayler ? Qu’est que sa musique t’a procuré ? Pourquoi tu as participé à cet hommage ?
La seule chose que je puisse te conseiller humblement c'est d'acheter immédiatement tous ses disques. Et puisque moi je les ai achetés il en découle naturellement que j'ai répondu à cette demande. Tu comprendras.

Stef : Que penses-tu de Thelonious Monk ?
Akosh : Primordial, essentiel. Il s'agit de quelqu'un qu'on a classé dans le jazz mais si on écoute n'importe quelle musique aujourd'hui, Monk y est quelque part. En tous cas il a déjà tout fait à son époque.

Noir-désir : Qu’est-ce que tu as puisé dans la musique de Coltrane ? C’est quoi qui te fait vibrer chez lui ?
Akosh : Oulala… Le sujet est vaste. Je ne peux plus écouter Coltrane depuis plus de 10 ans. Il a une voix tellement forte qu’il me faut éviter cette influence. Au niveau de la foi, c'est forcément un maître. C'est surtout ça qui m'importe pour Coltrane.

Sebo : Pourquoi le jazz est si mal aimé ?
Akosh : En partie sûrement par ce qu'on en a fait une musique élitiste. D'autre part, c'est sûrement la faute des musiciens aussi qui ne réfléchissent pas sur le où, le comment, et le pourquoi.

Kalua : A part le jazz tu écoutes quoi d'autre comme musique ?
Akosh : Pratiquement tout. Je suis un très grand fan de Bartok, de Ligeti, Pendereczki, Zappa, en partie Prince… La liste est longue.

 

Rorqual : Pour t'avoir vu plusieurs fois sur scène (toujours comble), quelle est la part d'impro dans chaque concert ?
Akosh : Ca dépend des concerts. Mais toujours immense. L'improvisation c'est la meilleure manière de célébrer le mystère de la vie. Sincèrement.

Rorqual : D'accord avec le mystère de la vie.. Comment fais-tu pour avoir autant d'énergie sur scène ? Comment expliques-tu que malgré le peu de publicité qui t'entoure, tes concerts sont souvent remplis ?
Beaucoup d'huîtres :-))). Par moment je me demande. Mais il y a une énergie sûrement autre que celle qu'on maîtrise qui alimente la musique quand on est dedans. Peut-être par ce que justement, contrairement à beaucoup de musiciens de jazz dont on a parlé tout a l'heure, j'ai pas mal joué dans des lieux où on est allé chercher des gens. Dans certains de ces moments là, quand l'expression demande à être libre, et que d'autres gens appellent ça free jazz, tu as envie d'arrêter la musique en disant aux gens : vous savez ce que c'est ce truc avec lequel vous êtes en train de prendre votre pied. C'est juste pour dire qu'en général quand on annonce un concert de free jazz la plupart des gens préfèrent rentrer chez eux et regarder la télé.

hobiben : Quel est le titre de la chanson que vous interprétez uniquement sur scène et qui est jouée à la Sanza et au chant (puis le reste du groupe arrive). Le chant donne ça : " La La Lé Lé, La La Lé Lé, La La Lé Lé La La, Lé Lé La La, Lé Lé La La, Lé Lé La La Lé Lé Laaa". Merci beaucoup, et bravo pour cette merveilleuse chanson.
Akosh : Peut-être que tu penses à un moment qui s'appelle Magvak. Mais peut-être que c'est un autre Kalimba. Si c'est pas ce morceau là c'est peut-être un morceau qui n'a pas encore de titre parce que je donne un titre final à partir du moment où ça sort sur un disque. Ca fait partie de l'histoire même de l'album.

Romain : As-tu l'impression au fil des albums d'aller vers une musique plus free jazz en abandonnant un petit peu les influences orientales ?
Akosh : En ce qui concerne l'influence orientale, c'est tout simplement un prolongement de l'héritage direct que j'ai eu par ma naissance en Hongrie. Je n'abandonne pas quelque chose pour aller ailleurs. Je cherche à m'exprimer de plus en plus clairement.

 

Kalua : As-tu un projet de disque ?
Akosh : Quelques dizaines. J'ai beaucoup de bandes sous ma main. Mais je ne me mets jamais à travailler en me disant que je vais en faire un album. J'aime travailler tout court. Et par ailleurs, il y a des albums qui vont sortir prochainement qui sont pas sous mon nom mais ce sont des collaborations avec le label Rectangle International. Par exemple, MOSQ, avec Erik M, Charlie O. et Quentin Rollet. Et un autre projet avec des musiciens de l'ARFI.

Aude86 : L'enregistrement que tu as fait en live à Poitiers en confort moderne est-il sorti en cd ?
Akosh : Pas encore. C'est justement le projet avec les musiciens de l'ARFI.

Roxana : On t'a qualifié dans un magazine comme faisant partie des "saxophonistes hurleurs". Comment vois-tu ça ?
Akosh : En partie vrai. Mais réducteur aussi car il n'y a franchement pas que ça. Je me demande comment on peut hurler sur une kalimba.

kalua : Combien de temps faut-il pour pouvoir s'exprimer à plein avec son instrument ? Comment a été ton apprentissage du saxophone ?
Akosh : Sur le temps. J'ai absolument pas de réponse parce qu’on évolue tous les jours. J'ai joué de la flûte et de la clarinette à partir de l'âge de 6 ans. A 16 ans je me suis mis au saxophone tout en apprenant beaucoup de choses par le biais du jazz aussi. Mais c'est indissociable de ce qu'il y a eu avant, et de la vie de tous les jours.

Romain : Coltrane est vraiment quelqu’un de très "varié". Selon ses périodes de sa vie. Les musiques ne se ressemblent pas du tout ! A mon avis tu ne dois pas trop aimer la période « Blue Train » je me trompe ?
Akosh : Tu te trompes. Je crois pas du tout que ce soit varié. Je crois que c'est quelqu'un qui a cherché l'expression la plus honnête possible. Et ça a évolué dans ce sens là, vers la libération des formes.

Rorqual : Il existe un très bon site d'aficionados d'Akosh très documenté, agréable et qui veut faire découvrir ton univers. Le connais-tu ? Est-il prévu un site officiel ?
Akosh : Je ne le connais pas. Depuis quelques temps je pense sérieusement créer un site. Mais ça demande beaucoup de temps puisque je le vois ouvert sur plein de choses dans lesquelles je crois.

Bug : Quand seras-tu sur scène à Paris ? Des dates de prévues ?
Akosh : Ce soir jusqu'à la fin de la semaine à l'Olympic Café et dimanche après-midi à l'Atmosphère.

Roxana : Tu n'envisages pas de concert à Budapest ou même en Roumanie dans le futur ?
Akosh : Si. Ca se met en place petit à petit.

Merci beaucoup Akosh, le mot de la fin ?
Akosh : Grand merci à vous de s'intéresser à peu près aux mêmes choses que moi. A ce soir à l'Olympic à 20h30.