© Marie Sophie Peyre

LE GROUPE

("à géométrie variable")

Akosh Szelevenyi
Saxophones ténor et soprano, clarinette basse, clarinette métal, gardon, flute, bombarde, kalimba, chant, trombone, trompette.

Quentin Rollet
Saxophone Alto

Depuis 2001

© Marie Sophie Peyre

Christian Brazier
Contrebasse

Depuis 2000

Gildas Etevenard
Percussions, batterie

Depuis 2001

Andras Vigh
Chant, vielle a roue

Depuis 2001

 

Philippe Foch
Percussions, batterie

Entre 1993 - 2001

 

Bernard Malandain
Contrebasse

Entre 1993 - 2001

 

Joe Doherty
Violon, sax alto et baryton, clarinette basse, flûtes.

Entre 1998 - 2001


Alexandre Taveau
Contrebasse

2004

 

Denis Charolles
Percussion, trombone

Depuis 2004

 

       

Nicolas Guillemet
Saxophone soprano

 

Bertrand Cantat
Chant, harmonica, trombinette, percussions

Entre 1998 - 2001

Bob Coke
Percussions, conques, kalimba, sarode

Entre 1996 - 1999

Mokhtar Choumane
Flutes, Kaval

 

 

Akosh débarque en France en 1986. Quelques années plus tard il enregistre Pannonia avec son premier groupe formé de Philippe Foch à la batterie, Bernard Malandain à la contrebasse et Michelle Véronique au violon. Cette dernière quittera le groupe laissant le trio poursuivre seul.

Ce noyau restera en place jusqu'en 2001 accueillant en route Joe Doherty, l'irlandais multi-instrumentiste (violon, saxophone alto et baryton, flûtes, clarinette basse) et formant ainsi le cœur d'Akosh S Unit, présent sur Omeko (1998), Imafa (1998), Eletter (1999), Kebelen (2001) et enfin Lenne (2002)

Bien sûr, d'autres musiciens vont se greffer à cette formation car, comme le dit Akosh, c'est un groupe " à géométrie variable ".

Ainsi après leur rencontre, Akosh et Bertrand Cantat vont s'inviter mutuellement, Akosh jouant avec Noir Désir, et Bertrand venant chanter sur Imafa, Eletter et Kebelen.

Vient ensuite la rencontre, en 2001, avec Quentin Rollet (fondateur du label Rectangle). Quentin Rollet, saxophone alto, apporte à la formation ses talents de bruitiste imitant à la perfection les oiseaux, renforçant ainsi l'aspect free de la musique d'Akosh.

De nombreuses rencontres vont se mettre en place, d'abord avec Christian Brazier puis avec Gildas Etevenard, qui vont petit à petit remplacer Bernard Malandain et Philippe Foch. Il y a d'abord une période de transition en 2001, où l'on peut assister à des concerts réunissant les deux batteurs, ou les deux contrebassistes.

Puis, toujours en 2001, avec l'arrivée de Andras Vigh à la vielle à roue, le groupe prend un nouveau visage et sort en 2002 l'album Kaloz I qui regroupe des morceaux joués en concert par le nouvel Akosh S Unit, formé d'Akosh, Christian Brazier, Gildas Etevenard, Quentin Rollet et Andras Vigh. Cet album (vendu uniquement lors des concerts), semble montrer que le groupe a atteint une maturation et une unité propre.

La route d'Akosh a croisé beaucoup d'autres musiciens, dont la liste suivante n'est bien entendu pas exhaustive : Mokhtar Choumane, Bob Coke, Nicolas Guillemet, Péter Eri, Robert Benko, Alexandre Authelain, Pape Dieye

L'extrait suivant d'une interview d'Akosh, réalisée par Jazzbreak en 2001, résume cette évolution :

" Jazzbreak : Tu es un musicien très fidèle, tu joue pratiquement avec les mêmes musiciens depuis l'enregistrement de ton premier album, Pannonia...

Akosh S.: "Oui. Il y a eu quelques changements... il y avait, au début, Michelle Véronique, violoniste, avec qui on a arrêté après, et on a continué en trio pendant un petit moment. Ensuite Joe [Doherty] est arrivé, et depuis il y a eu pas mal de passages, histoire d'agrandir la famille plutôt que d'en changer les bases. On continue à rencontrer des gens, et il m'arrive aussi de jouer avec d'autres personnes. En France, il n'est pas forcément toujours facile de garder un groupe, et j'estime que c'est déjà pas mal ce qu'on est arrivé à faire jusqu'à maintenant. Après, il n'est pas toujours donné que tout le monde puisse être disponible, parce que ce n'est pas forcément facile à vivre... donc, j'ai de la rechange!"

 

 

"Depuis son arrivée clandestine en France en 1986 en provenance directe de Hongrie, AKOSH SZELEVENYI a re-popularisé dans l’hexagone un style, le free jazz, qui fut pendant très longtemps, et qui l’est encore un peu, l’objet de plaisanteries lourdingues et douteuses, faisant passer l’idée que le free n’est pas de la musique mais du bruit sans intérêt fabriqué avec des instruments qui jouent faux. Les mêmes avaient sacrifié quinze ans plus tôt sur l’autel du conformisme mou, Charlie Parker et les boppers. C’est vous dire s’ils étaient clairvoyants.

Adolescent Akosh Szelevenyi écoute beaucoup de musique folklorique, du classique, les Rolling Stones, Deep Purple, les Beatles. La découverte de l’album “The Magic of Ju-Ju” d’Archie Shepp, enregistré en 1967, un an après sa naissance, le secoue:
« Ce disque faisait directement référence à tout ce que je retenais à l’intérieur de moi-même, à ce merdier qui m’environnait. »

Du coup, après avoir tâté de la flûte à bec, de la clarinette, du basson et même chanté dans un groupe rock, il commence l’étude du saxophone. Il a 16 ans. Quatre ans plus tard il atterrit à Paris, sans papiers et commence à boeuffer dans les clubs de la capitale, rencontre Michel Graillier, Steve Lacy, Steve Potts, tout en accumulant les boulots alimentaires. Il travaille un temps dans le bâtiment, avant de se faire embaucher dans une imprimerie.
Le fonctionnement en club ne le satisfaisant pas, il le trouve trop élitiste, il finit par monter un groupe régulier et commence à jouer dans les bistrots parisiens, en marge de la scène jazz traditionnelle. «Jouer dans ces endroits est ma manière de penser aux autres. D’aller là où ils sont. Je préfère ces endroits-là aux grandes salles où tout le monde s’assoupit dans son fauteuil. J’ai besoin de rencontrer des gens, de voir la ville, de vivre quoi…»

Sa musique est au croisement des bouffées libertaires, incandescentes du free et des traditionnels hongrois de son enfance. Une musique libre, sauvage, en mouvement, qui n’hésite pas à explorer d’autres contrées, à s’enrichir d’effluves musicales du monde entier.

© Marie Sophie Peyre

Ainsi, sonorités d’Asie Centrale, trompes des montagnes du Tibet, instruments africains traversent ses compositions. Compositions que l’on retrouve aujourd’hui gravées sur six albums étranges, lumineux et rageurs.

Les concerts de l’AKOSH S UNIT sont l’occasion d’une débauche d’énergie incroyable, d’un lyrisme débridé, de grondements sourds, d’explosions libératrices. L’occasion d’entendre un jazz tellurique, une musique libre et sans barrière portée par un collectif volcanique.

Indispensable! "

http://www.jazz31.com/