A paraître le 21 octobre 2002:

Réedition augmentée de "On n'est pas des indiens, c'est dommage", par Rodolphe Burger & Olivier Cadiot.

Avec TANTE ELISABETH, video inédite de Pierre Alferi & C'EST DANS LA VALLEE, version live aux Voûtes.

 

on n'est pas indiens c'est dommage

artiste : Rodolphe Burger et Olivier Cabiot
titre : on n'est pas des indiens, c'est dommage CD+ (pistes audio & vidéo)
ref : IDA015
sortie : novembre 2000
distribution : WAGRAM
  1  C'est dans la vallée 
  2  Tante elisabeth 
  3  Zo love 
  4  Try to understand 
  5  On n'est pas indien c'est dommage 

Après sa collaboration avec Doctor L pour son Meteor Show et avant le nouvel album de Kat Onoma, en cours d'enregistrement, Rodolphe Burger nous entraîne sur le terres de sa jeunesse, en compagnie de l'écrivain Olivier Cadiot avec lequel il avait déjà signé la chanson Samuel Hall pour Alain Bashung.

Ce disque résulte d'une performance inédite de Rodolphe Burger et Olivier Cadiot réalisée en juillet 1999 autour de la langue "welche", dans le cadre du festival "Babel" à Strasbourg, et qui a fait l'objet d'une émission de France Culture en septembre de la même année.
Résultat d'une expédition en territoire welche (dans les vallons vosgiens qui se trouvent à proximité de la Petite Lièpvre, où se trouve la ferme-studio du groupe Kat Onoma), la performance consistait en une projection de matériaux filmés suivie d'un concert intégrant et manipulant l'aspect sonore de ces documents.

Le dispositif du concert était le suivant :
Rodolphe Burger : voix, guitare, sampler
Olivier Cadiot : ordinateur
Marco de Oliveira : basse, programmation

Le disque restitue l'intégralité du concert (5 titres) ainsi que les documents vidéos bruts qui lui ont servi de matériau.
La langue welche, qui est en réalité un patois, est une survivance unique. Enclave romane en territoire germanique (le mot welche signifie "non allemand" en langue allemande...), elle n'est plus parlée que par un millier de personnes réparties sur un petit nombre de vallées des Vosges alsaciennes. Elle aura probablement disparu dans quelques années. La survivance du parler welche jusqu'en l'an 2000 s'explique en partie par la succession des occupations allemandes. Durant la dernière guerre, le welche a survécu comme une résistance à la dictature linguistique allemande. C'était bien souvent la langue des passeurs dans ces régions de montagne et de frontière.
Le projet de Burger et Cadiot ne consistait absolument pas dans un travail "patrimonial". Il s'agissait de partir à la rencontre des welches et de se laisser librement inspirer par cette rencontre, en vue de produire un objet étrange et singulier : mixage d'éléments welches avec le travail musical de l'un et le travail littéraire de l'autre.

Les Titres


1) C'est dans la vallée : mixage de Moonshiner, 'le chant du bouilleur de cru" (ancien folk-song américain repris par Dylan et qui figure sur "meteor show", le dernier album de Rodolphe Burger), avec la voix de Monsieur Humbert, habitant welche de la vallée de la Petite Lièpvre.

2) Tante Elisabeth : chant welche interprété par Madame Rosa, de Labaroche, et mis en musique par RB.

3) Zo Love : litanie créée à partir de la traduction en welche d'un poème d'Olivier Cadiot, avec la voix de Monsieur Baradel, de Fréland. L'objet du poème est la rivière. La Lièpvrette, qui coule dans la vallée de la Petite Lièpvre, forme la frontière du territoire welche.

4) Try to understand : la rivière encore, cette fois dégagée du contexte welche. Reprise de "the trap", chanson de Kat Onoma, mixée par Olivier Cadiot avec la voix du poète Jack Spicer lisant "Billy The Kid" dans une petite librairie de San Francisco en 1959.

5) On n'est pas des indiens, c'est dommage : cette phrase est prononcée par Madame Bauman, d'Orbey, lors d'une séance de traduction consacrée à des chants Navajo et à des textes de Cadiot.
Le morceau mixe librement citations de chansons et échantillons sonores qui proviennent tous des voix de Messieurs Humbert et Baradel, et de Mesdames Rosa et Bauman.

 

merci à www.ici-dailleurs.com/

 

On n'est pas des Indiens, c'est dommage

A la ferme-studio de Rodolphe Burger à la Petite-Lièpvre est né, avec la complicité de l'écrivain Olivier Cadiot, un travail sur matière vivante réalisée dans le cadre du festival Babel ! 99 à Strasbourg. Pendant une semaine de l'été 99, il a traqué l'âme Welche, filmant ses voisins, enregistrant une octogénaire de Lapoutroie qui fredonne des chansons d'un autre âge. Baptisé

"On n'est pas des Indiens, c'est dommage", le résultat est édité par la maison nancéienne Ici d'ailleurs. Il contient cinq titres (l'intégralité du concert) et pour ceux qui ont un ordinateur, six minutes des documents vidéos bruts qui lui ont servi de matériau. Cette fois-ci, à côté de la voix calme et forte de Burger figure celle de l'anonyme Monsieur Humbert, égrénant ses souvenirs...

journal l'alsace www.alsapresse.com

 

Rodolphe Burger & Olivier Cadiot "Welche - On n'est pas indiens c'est dommage" (Chanson welche)

Zo love. Prenez la route des crêtes, qui longe la ligne bleue des Vosges, en direction du nord. Tournez à un moment sur la droite en direction de Sainte Marie aux Mines. Vous y êtes. C'est ici que se trouve la ferme studio des strasbourgeois de Kat Onoma. Mais la vallée de la petite Lièpvre est aussi une enclave d'irréductibles qui continuent de parler un dialecte roman sur un territoire où les consonances sont plutôt germaniques.

Dans quelques années, le 'welche' aura sans doute disparu, il n'y a plus guère qu'un petit millier de personnes qui le parle. Ce petit disque de cinq titres restitue l'intégralité d'un concert de Rodolphe Burger et Olivier Cadiot en juillet 1999 au festival Babel de Strasbourg. Conséquence d'une expédition sonore en territoire welche, le concert (et donc le disque) se voulait le vagabondage d'une libre inspiration, et pas forcément un manifeste en faveur du patrimoine local. Zo love. Le résultat est vraiment touchant.On se prend très vite d'affection pour Monsieur Humbert, Monsieur Baradel, Mesdames Rosa et Bauman, dont les voix, l'accent, la chaleur prennent aux trippes. Zo love.

Ces cinq titres mêlent des chants et litanies welches originaux, voire des interviews (Mr Baradel), des chansons du répertoire de Burger, des mixages et des samples surhaussés de guitares, de basse et la voix caressante du père Rodolphe. Les textes sont parfois des traductions de folk songs américaines ("C'est dans la vallée" - déjà sur l'album "Meteor show" de Burger - d'après "Moonshiner", traditionnel Us repris en son temps par Dylan), des traductions en welche de poèmes d'Olivier Cadiot ("Zo love"), ou bien des extraits d'une séance de traduction de textes navajos avec les habitants de la vallée !! Zo love. On pourra penser que "Try to understand", le quatrième titre et reprise de Kat Onoma avec des samples de Jack Spicer lisant "Billy the kid" n'apporte pas grand chose à l'ensemble, sinon une respiration.

C'est pourtant une bien belle manière de sortir la culture welche de son anonymat, en l'unissant ainsi à d'autres cultures, en l'associant à l'histoire. Zo love. Autant vous prévenir quand même, aux premières écoutes l'ensemble est très répétitif, comme des refrains que l'on voudrait nous imposer... Mais ça marche! Il se dégage une certaine magie, grâce peut-être au bruit omniprésent de la rivière, et ce disque devient très rapidement beau, évident, indispensable, dégagé même de tout le contexte qui a procédé à sa création. Et on peut alors se regarder les pistes CDRom, avec les enregistrements bruts des habitants, Rosa Lopez chantant "Tante Elisabeth" a capella dans sa cuisine et Monsieur Baradel près de sa vieille 2Cv rouge. Zo love."On est pas indiens c'est dommage". La vallée de la petite Lièpvre mérite pourtant bien d'être réserve culturelle.

merci à Sefronia - Nicolas Wienders