Noirs Délires   (guitard part N°66/Olaïve)

On croyait les connaître par coeur. Il restait pourtant tout à decouvrir sur ces énervés de service... Notamment qu'en tournée ils carburaient aux Prince au chocolat. c'en est fini désormais de ces zones d'ombres, depuis la sortie, en mai dernier, de livre intitulé Noir(s) Désir(s), chez Verticales et signé H.M. L'occasion de faire un point complet sur le groupe le plus populaire de la scène rock française.

 

 

Comment tu t'appelles?lafineéquipe.jpg (9729 octets)

    Avant de devenir Noir Désir, le combo girondin s'est successivement appelé Psychoz, puis 6.35. Finalement, ils auront à choisir entre deux idée soumises par Bertrand: Noirs désirs ou Station Désir. La premiere remporte l'adhésion des membres du groupe. Et ça n'est qu'au moment de la signature chez Barclay, en 1986, que le pluriel sera abandonné, à ce jour la seule concession du groupe.

                       On se connaît ?

La formation a commencé à faire parler d'elle au tout debut des années 80. Précisément en 1982, au mois d'octobre, lors d'un tremplin-rock organisé par feu FR3, qui réunissait plusieurs groupes débutants. Devinez qui furent les heureux gagnants de cette épreuve... A l'époque, on dit d'eux: "Pas mal, mais un peu jeunes". Ils ont alors moins de vingt ans mais font déjà parler la poudre.

Y a qui, alors

Entre autres caractéristiques, les multiples changements de line-up auxquels le groupe a toujours survécu. en 1980, Bertrand Cantat et Serge Teyssot-Gay se retrouvent dans la même classe de seconde au lycée. C'est le début. Ils deviennentcul et chemise et décident de monter un groupe. Quelques semaines plus tard, c'est Denis Barthe, le batteur; qui officialise son entrée au sein du combo. Deux ans plus tard, Serge tire sa révérence avec le premier bassiste, Vincent Leriche, et fonde un duo, B.A.M. (Boîte à Musique). Fred Vidalenc, alors membre d'une autre formation bordelaise, Dernier Métro, prend la succession de ce dernier. Le charisme de Bertrand Cantat va aussi manquer au groupe pendant une courte période (environ six mois), au cours de l'année 1983, mais Bertrand demandera lui-même sa réintégration. C'est Emmanuel Ory-Weil (plus tard manager officiel du groupe) qui assure alors l'interim. Serge revient lui aussi en 1985, juste après le depart de Luc Robène, qui officiait en tant que guitariste depuis deux ans. Luc fait aujourd'hui les beaux jours de...Guenon (mais si ! Souvenez-vous, Band à Part). Pendant dix ans la formation ve rester stable.

scene.jpg (13471 octets)Sponsor de chez moi...

La tournée du groupe en 1989 avait été sponsorisée par...la carte Jeune. Mais généralement, les Noir Dés' ne sont pas des fans des soirées organisées par des gros partenaires: "Au tremplin Rock en Vol, a Tokyo, on nous a proposé de venir jouer vingt minutes avec Nescafé, Yamaha, machin Truc, on les a enviyés se faire peindre ! un sponsor comme Coca-Cola est plutôt envahissant avec des petites bouteilles gonflables, les bande-roles, il est difficile de ne pas savoir qu'il est là" témoigne ainsi Denis. L'omniprésence de la pub peut même les pousser à refuser une date. bertrand: "La plus gros qu'on ait refusé était payé une brique par minute". Et la durée prévue de vingt minutes...

De l'art ou du cochon ?

Interrogé sur ces "ambitions littéraires" de parolier, Bertrand Cantat répond du tac-au-tac: "Une ambition littéraire, c'est beaucoup dire: avec une ambition littéraire pure, tu écris, tu ne fais pas un disque. Ou alors, c'est valable pour n'importe qui, à partir du moment où il écrit. Ambition littéraire ! " Et sur ces ambition poétiques : " Je pense que je n'ai jamais rien fait de terrible en dehors de textes de chansons qui sont liés à la musique. Je  n'ai rien prouvé dans le domaine littéraire. Les analyses me font peur, elles sont souvent déplacées et elles finissent par amoindrir le sens au lieu de l'étoffer..."

On "doigt" le faire !

1989. Fidèle à leur réputation de groupe de scène, les Noir désir, qui affectionnent plus particulièrement les petites salles, auraient pu largemenr s'attaquer au Zénith. Ils ont choisi l'Olympia, pour le 24 novembre. La veille de cette date capitale pour le groupe, Bertrand de coupe le doigt...Le concert est reporté au mois suivant. Entre-temps, la demande a été tellement forte, que l'on a décidé de tripler cette date. Les 21, 22 et 23 novembre, ce sont donc près de 10000 Parisiens qui assistent aux prestations explosives des Girondins.

Cantat, l'idôletodoestaaqui.jpg (10908 octets)

Dès le debut, avec Noir désir, l'attention des fans s'est plus particulièrement portée sur Bertrand Cantat, le leader charismatique du groupe, grâce à ses prestations scéniques où il frôle la transe, à l'instar d'un de ses modèles, Jim Morisson (même si cette comparaison un peut facile a le don de l'irriter). Agaçant lorsque la notion de groupe prime à vos yeux. Aussi, lors d'unr interview avec l'auteur du livre, à la question "Comment réagissez-vous à l'idôlatrie?" Bertrand est on ne peut plus clair: "Il peut exister des rapports sympas et justes: tu sens les coeurs qui battent; et notre coeur bat aussi. Mais d'un autre côté, le rapport de fan est forcément appauvrissant, parce que la personne est en dépendance, elle c'est pas capable de donner autre chose que cette dépendance, donc l'échange est foutu. et comme pour nous, seul l'échange est intéressant...Mais bon, on est pas les premiers à vivre une tel relation qui tombe dans la pathologique."

Et la presse dans tout ça ?noir_co.jpg (9947 octets)

Ce n'est un secret pour personne, les Noir Dés' n'affectionnent pas particulièrement les journalistes. Difficile, pour ne pas dire impossible, de décrocher une réelle interview du groupe. Sur ces rapport difficiles, là encore, Denis est expéditif : "Une critique porte quand même sur une période qui concerne huit, dix mois, ou un an de notre vie : on ne prépare pas un album en deux secondes, donc le mec qui nous descend en quinze lignes après trois écouten, c'est dur à passer..."

Le mot de la fin

Bertrand : "Il faut aller vite, la vie n'est pas longue et on l'a compris : tout au plus cents ans avant de sucer les fraises violemment..."

Denis : " Et si on dépasse les cents ans, ce sera une injustice flagrante..."