Comment expliquer Pannonia, peut être par un départ et en même temps une arrivée, un point où Akosh met en forme ses "bruits intérieurs", là où il s'associe avec Philippe Foch et Bernard Malandain qui lui resterons fidèl. C'est le départ d'une histoire qui a commencée depuis bien longtemps, l'esquisse de chansons (en effet certain passages se retrouvent dans Elettér) mais c'est plutôt un album ou tout se croise, les sonorités lancinantes, les mélodies prenantes du fin fond de la Transylvanie, les passages free, le saxophone solitaire, les percussions percutantes, et la chaleur d'un Ensemble. Un morceau comme "Mandala" qui dure 20 minutes 50 montre la diversité des idées d'Akosh qui passe des mélodies folkloriques au folles envolés free au plat clame des campagnes Hongroise parsemées de bruits insolites. Comment dire, Pannonia , c'est comme un premier album, c'est tout et presque pas assez, et même sûrement trop.

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Certaines musiques vous laissent longtemps silencieux, en une méditation inattendue, s'installe pour une écoute extraordinaire et tout juste propice à un commentaire minimal(iste), bien que très chargé de sens : elle est belle. La musique de ce disque est ainsi. Traversée de mystères, dense et lyrique, urgente et statique, déchirée et douce. Entre Orient et Occident, elle hérite de toutes les émotions et les sentiments si difficiles à cerner, des êtres nés dans cette enclave pluriculturelle qu'est l'Europe de l'Est.

Akosh Szelevenyi marit naturellement, percussions orientales et batterie, cordes et vents familiers à toutes les sonorités de la planète, modes de ragas et harmonies de jazz. Une musique nouvelle mais hors du temps, dont certains passages peuvent rappeler d'autres joués un jour par Barre Phillips, un autre par Coltrane, une nuit imaginaire au Penjab, une autre en Transilvanie. Ou dans la demi-pénombre d'un théâtre de masques à Paris.

Les compositions, toutes signées par le saxophoniste, révèlent un important travail collectif dans l'élaboration des idées musicales et la recherche des possibilités d'exécution. Il s'agit d'un véritable quartette, non pas des sidemen sous la direction d'un leader. En ce sens, , mais aussi par sa contribution quant à l'interprétation, le travail de la violoniste (qui prête aussi sa belle voix jouant subtilement sur les harmoniques) s'avères essentiel.

La musique de Pannonia esquisse une "moderne tradition de futur".

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