- Critiques de la presse musical -

 

« Il opère avec la fraîcheur d'un néophyte et l'enthousiasme d'un militant qui parvient à transmettre sa passion » HM - Rock & Folk

« Tout ici se rejoint pour résonner d'une même fureur, d'une même folie de dire, ardente et juste » Richard Robert - Les Inrockuptibles

« Essentiel & bouleversant » Epok
« Le résultat sidère : on pense à Ian Curtis, à la folie qui gagne la planète » P. Di Folco - Nova Magazine
«Déroutant » Télérama
« Une étonnante création associant musique, monologues et littérature » Ouest France

 

« Les préoccupations artistiques de Serge Teyssot-Gay ne se cantonnent bien évidemment pas à Noir Désir. Auteur d'un premier album râpeux et léthargique, "Silence Radio", tout de guitares saturées et de voix constituées, il revient aujourd'hui armé d'un disque préoccupant et préoccupé. C'est que "On croit qu'on en est sorti" est la combinaison de guitares délétères de Teyssot-Gay et de la prose crue de l'écrivain Georges Hyvernaud, auteur de "La Peau et Les Os" dans lequel il racontait l'horreur de ses années passées dans les camps de concentration, L'auteur étant décédé en 1983 dans un relatif anonymat, le guitariste de Noir Désir s'emploie à lui rendre hommage en lisant ses textes les plus durs et les plus éloquents ("Le Camp Des Russes").

On écoutera ce disque comme un manifeste engagé, social et humain plus que politique. Là où la voix privilégie l'urgence du discours à la mélodie, Serge Teyssot-Gay impose son disque comme un bilan poétique et moderne à la mémoire du brillant écrivain que fut Georges Hyvernaud. Mais "On croit qu'on en est sorti" n'est le résumé de rien, et ses propos ne se veulent pas manichéens. C'est encore moins un disque de rock à la Noir Désir. »

Thomas Vandenberghe Rock Sound

« Amazon.fr Serge Teyssot-Gay n'est pas le boute-en-train chez Noir Désir. Le sombre guitariste dégage pourtant une énergie brûlante dont ses albums solo contiennent toute l'urgence indocile. Teyssot-Gay, dans ce second effort, a choisi de bâtir son projet autour d'une sélection de textes de l'écrivain Georges Hyvernaud. Et c'est peu dire que l'univers torturé de l'homme de lettres trouve un écho dans les sons qu'édifie autour, dessus, dedans, l'homme de notes.

Il a fallu que le musicien s'immerge dans cette prose douloureuse, jusqu'à lui même en éprouver la pénible expérience. Non, ce disque n'a rien de réjoui, mais il génère une émotion rare, et tout le travail de mise en scène des mots s'impose par sa cohérence déchirée. Teyssot-Gay colle de naturelles ambiances autour de ces textes qu'il prononce de l'intérieur. Les syllabes vibrent avec les cordes ("La Folie"), et les percussions martèlent l'inéluctable ("Tout le monde est dans le coup"). Murmurées ou hurlées, ces paroles extraites de "La Peau et les os" résonnent encore longtemps après que le disque se soit tu.»

José Ruiz Amazon.fr

A l'écoute des textes de Georges Hyvernaud, auteur maudit, né avec le siècle, on est en 1943, au cœur pétrifié d'un camp de prisonniers français. Mais, on est aussi hors du temps, au pays de la douleur, de la guerre sans fin. A l'écoute de la voix de Serge Teyssot-Gay, à l'écoute de ses synthétiseurs déchirés, de sa guitare plaintive, de ses tempos lourds, on se dit que la douleur de l'homme a trouvé ici sa BO idéale.

Les aventures de la littérature et du rock sont rares. On se souvient encore des mots du romancier Maurice G. Dantec, en 1997, et de l'écrin de fureur que leur offrait No One Is Innocent. Ici, avec Serge Teyssot-Gay et Georges Hyvernaud, la fureur électrique s'est muée en amertume hypnotique et les textes ont une simplicité photographique.

L'histoire est celle de Georges Hyvernaud, officier de quarante ans, prisonnier dans un camp allemand de Poméranie. Un homme qui voit à trois cents mètres de lui, les prisonniers russes enterrer leurs morts jour après jour (Le camp des Russes). Un homme qui attend son tour pour accéder enfin aux chiottes puantes (Les cabinets). Un homme qui pense aux autres hommes : "C'est avec des gens ordinaires que l'Histoire compose ses aventures" (Tout le monde est dans le coup).

Sur ce dernier titre ou encore sur Dix mille écrans, on ressent les limites de cette expérience quand on se surprend à rythmer, de la tête et du pied, ces mots terribles. Parce qu'ici, qu'on le veuille ou non, on n'est plus dans le divertissement.

Jean-Claude Demari - rfimusique.com

En marge de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay produit ses propres albums. Des oeuvres qui ne resteront sans doute pas dans la mémoire collective et n'effleureront pas la hiérarchie des chants mais apportent quelque chose de neuf tant elles sont singulières.

Il y a quelques années, « Silence radio » signait les débuts de Serge Teyssot-Gay, en solo. Aujourd'hui, le guitariste poursuit ses pérégrinations personnelles avec « On croit qu'on en est sorti », une oeuvre noire inspirée par Georges Hyvernaud. Les paroles sont toutes extraites de « La Peau et les os », le livre d'Hyvernaud (éditions: Le Dilettante/Universal Music). Elles sont déclamées par Serge Teyssot-Gay, avec une monotonie qui rend le texte plus sombre encore. Car, ici, le propos n'est pas léger; c'est une peinture angoissante d'un monde à la limite de l'apocalypse que propose Georges Hyvernaud. Musicalement, le minimalisme est de rigueur. La guitare est omniprésente et rappelle à quel point le Bordelais maîtrise l'instrument comme il l'a souvent démontré avec Noir Désir. Mais seul maître à bord, Teyssot Gay ne s'embarrasse pas d'une basse ou d'une batterie. Synthé, boucles et boîte à rythme constituent l'essentiel de l'orchestration. De mélodies, il n'y a pas, seule l'ambiance importe. Et l'album constituera une précieuse musique d'attente avant le prochain Noir Désir.

N. Forestier - www.ladepeche.com