"Tostaky"

1992 - Barclays

1 Here it comes slowly  3:03
2 Ici Paris  3:37
3 Oublié 4:33
4 Alice  3:55
5 One trip one noise  4:12
6 Tostaky (le continent)  5:29
7 Marlène  3:03
8 Johnny colère  2:17
9 7 minutes  6:00
10 Sober song  2:51
11 It spurts  3:53
12 Lolita nie en bloc  3:30

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Paroles : Bertrand Cantat
Musique: Noir Désir


Frederic Vidalenc : basses / choeurs
Serge Teyssot-Gay : guitare / choeurs
Denis Barthe : batterie / choeurs
Bertrand Cantat : chant / guitare

Producteur : Ted Niceley et Noir Désir

 

"Soyons désinvoltes n'ayons l'air de rien"

Suite à "Du ciment sous les plaines" et la tournée qui la suivie, le groupe est extrêmement fatigué. La rage des concerts, la fumé, la fatigue font que le groupe décide de prendre un break. Serge Teyssot-Gay part à la montagne, Denis Barthe joue avec Edgar de l'Est (groupe de rock Bordelais), Frederic Vidalenc retrouve sa passion : la voile, et Bertrand Cantat part au Mexique. Le groupe est au yeux de la presse, mort.

Mais Noir Désir a une ligne de conduite bien propre. Le fait de s'éloigner, de changer d'air, leur permet de savoir si ils souhaitent vraiment continuer c'est une remise en question permanente. Voilà un des secrets de Noir Désir, les moments où ils jouent, ils le font parce qu'il le désire vraiment, et non a cause d'un contrat avec une maison de disque ou quoi que ce soit d'autre.

Enfin en 1992 Bertrand Cantat contact Denis Barthe pour mettre en place quelques répétitions. Le groupe se retrouve, les diverses expériences de chaque membres offrent de nouveaux horizons. En effet Bertrand Cantat est rentré du Mexique avec l'extraordinaire riff de Tostaky ainsi que le concepte de paroles franco-espagnole. Et le groupe est d'accord pour reprendre le chemin du studio.

Les voilà en Angleterre, pour faire cet album "Tostaky". Tient bizarre ce mot n'existe pas ! Il a été inventé par le chanteur et c'est la contraction de "Todo esta Aqui" : Tout est ici. C'est ce qu'a envie de dire Noir Désir à tout ses détracteur.

Le ton de cet album est extrêmement énergique. A vrai dire c'est l'album le plus rock du groupe. Beaucoup de saturations, de riff déjantés, de paroles hurlées. Les textes sont crues, simples, parlent du fascisme "here it comes slowly", de monde imaginaire "Alice" et d'un tas de choses incompréhensibles "One Trip One Noise". Mais la grande phrase de cet album, est a coup sur celle du célèbre refrain de Tostaky : "Soyons désinvoltes / n'ayons l'air de rien". Et comme le dit H.M. : ""Tostaky" accède alors au statut d'hymne générationnel, véritable étendard d'un groupe totalement en phase avec une jeunesse rock et révoltée qui se reconnaît autant dans sa musique que dans son attitude." (Rock&folk 1994)

Pourtant la rage des chansons comme "Ici paris" , "It Spurts" ou "Johnny Colère" font contrastent avec le calme et la douceur de "Marlène" et de "Lolita Nie en bloc". A noter aussi l'escapade dans le monde imaginaire d'"Alice". Ces chansons sont des merveilles de tranquillité, dans la musique et dans les paroles. "Lolita nie en bloc, elle navigue au loin sous les cils, à cent lieues de se douter que, les silences et la jalousie la guettent."

Noir Désir sait donc encore nous étonner, du riff endiablé à la berceuse lancinante. Grâce a tout ce travail le groupe reçoit un accueil grandiose, leur popularité est énorme. Ça y c'est le plus grand groupe de rock français.

"Tostaky" est donc indispensable, sans parler des reprise de cet album en live qui sont encore plus énergique encore plus à la limite, et c'est sûrement à cause de cette engagement extrême que le groupe se déchirera après la tournée. Car trop c'est trop, Noir Désir s'est poussé dans ses limites, et à un moment ça casse.

C'est pourquoi on leur tire un grand coup de chapeau, pour leur très belle performance studio et pour la tournée marathon qui l'a suivie.

hobiben